Parce que c'est fini
Les plus délicates attentions, il avait l’habitude de poser les mains sur moi, de m’encadrer le visage, calmement, posément, on pouvait passer des nuits entières à regarder des trucs idiots à la télévision, il me faisait découvrir des films, je ne peux maintenant regarder Star Wars ou le Seigneur des anneaux sans songer à lui et au cadeau que je lui avais fait, des choses futiles qui passeraient probablement pour être sans intérêt pour d’autres mais qui pour moi resteront gravées. Je revois nos fous rires, je revis nos nuits dans le train, ces séjours en avion au bout du monde, ces hôtels rocambolesques, des folles journées de boulot, les piscines et jacuzzis, les trajets en 4x4 et la force qui nous tenait éveillée, l’amour.
Nous nous aimions est tout était là, nous nous suffisions à nous-mêmes, nos styles de vie se correspondaient, sa famille et la mienne ne formaient plus qu’une, nos études allaient s’établirent d’elles-même, nos attentes étaient les mêmes, il nous suffisait d’attendre que la vie se mette en place, et on l’aurait vécu à fond.
Parce que c’était de cette façon que l’on voyait communément la vie.
Certains diront que l’on ne devait pas emménager aussi vite ensemble, moi je ne regrette rien, et je referai la même chose, il n’avait de toute façon pas cette indépendance par rapport à sa famille qui lui aurait permit de vivre sa vie, non pas seul, mais indépendamment ; mais on le voulait plus que tout et on l’a fait, et tant mieux.
Parce que, qu’est-ce qu’on a pu être heureux, bordel, on en a passé des journées à mater des films, à se servir du lit comme d’un trampoline, parce que irrémédiablement Nicky Larson et son générique resteront gravés dans ma tête, parce que les raisins c’est meilleur au lit, parce que l’Hypnôse t Pau ne me feront jamais penser à quelqu’un d’autre qu’à lui, parce que la musique d’Indiana Jones résonne dans ma tête, surtout en ce moment, parce que la Tour Eiffel ne sera plus jamais la même sans lui, parce que Disneyland restera notre terrain de jeu, parce que la fermeture de la Samaritaine ne pourra avoir lieue avec quelqu’un d’autre, parce que Paris n’a jamais été aussi romantique, parce qu’il avait sa façon à lui de me caresser les cheveux, parce qu’il me jouait de la guitare, parce qu’il cuisinait, parce qu’il savait m’offrir des fleurs ou des douceurs, parce qu’il ne pensait qu’à mon bonheur…
Parce que je pourrais continuer comme ceci pendant des heures.
Mais parce qu’il faut que je fasse une croix sur ces années.
Parce que peut-être qu’il ne m’aimait plus, parce que peut-être qu’il m’a en effet trompé, mais parce que je m’en fiche et que je ne veux pas y croire ou plutôt je ne préfère pas savoir.
Parce qu’il y a tant de choses qui lui sont liées, je passe une annonce pour que l’on ôte de ma tête ces points de comparaison et que l’on m’en créé de nouveaux…